Historique

Du Moyen Age au début du XIXe siècle

Le charbon apparaît dans les textes officiels au début du XIIIe siècle. A la fin du Moyen Age, l’exploitation est le fait de paysans qui grattent leurs champs, creusant des trous de quelques mètres de profondeur. Le propriétaire du sol extrait ou laisse extraire, moyennant une redevance, le charbon qu’il considère comme une simple dépendance du sol qui lui appartient. Les techniques d’extraction sont alors rudimentaires, le creusement des  galeries s’effectue à flanc de colline.

Moteur de la révolution industrielle

Le charbon devient une matière première majeure au XVIIIe siècle. En Angleterre à partir des années 1770, il est l’élément moteur de la révolution industrielle. En France, on prospecte avec fièvre.

A la Révolution, les mines deviennent propriété de l’État. Mais l’anarchie règne dans le pays et les travaux d’extraction sont menés dans le plus grand désordre administratif. La gestion de la production s’organisera sous l’Empire où Napoléon 1er décide de concéder les exploitations houillères, à partir de 1801, à des personnes possédant des connaissances de géométrie souterraine, une moralité bien reconnue, des facultés et des moyens pécuniers certains, lorsqu’elles auraient remis au service des Mines des propositions rationnelles pour la future exploitation. En s’appuyant sur une loi de 1791, l’État cherche ainsi à favoriser le développement industriel par l’exploitation du charbon de terre qui remplace progressivement le charbon de bois comme source d’énergie.

1806 à 1946 : une exploitation industrielle et raisonnée

Créée en 1857, la Compagnie des Mines de La Mure réunit la plupart des sociétés minières fondées à la faveur des concessions accordées par le gouvernement : Louis Perrin pour l’exploitation de la mine du Peychagnard en 1805, Jules Giroud pour celle de la Grande-Draye à La Motte d’Aveillans et Nicolas Trembley pour la concession des Béthoux à La Motte d’Aveillans en 1806.

Un transport difficile

Le transport du charbon est une préoccupation majeure, liée au manque de routes et à leur mauvais entretien, aux reliefs alpins escarpés, aux fréquentes intempéries qui provoquent des éboulements et aggravent l’état des voies de circulation.

1878 : ouverture de la ligne voyageurs et marchandises Grenoble-Gap, via Veynes : le charbon est alors acheminé jusqu’à Saint-Georges-de-Commiers par chariots, puis, depuis la gare de Saint-Georges-de-Commiers jusqu’à Grenoble par wagons. En transportant le charbon, mais aussi voyageurs et marchandises, la ligne SG-LM (Saint-Georges-de-Commiers – La Mure) a contribué à la prospérité du plateau matheysin.

1903 : électrification de la portion de ligne La Motte les Bains – La Motte d’Aveillans (première électrification au monde).

1909 : électrification totale de la ligne Saint-Georges-de-Commiers – La Mure.

1946-2001 : de la nationalisation à la fin de l’exploitation

Pour relancer la production industrielle au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’État vote le 19 avril 1946 la loi de nationalisation des Mines de Combustibles minéraux solides. Elle porte création de Charbonnages de France et de neuf Houillères de bassin (Nord-Pas-de-Calais, Lorraine, Loire, Cévennes, Blanzy, Provence, Auvergne, Dauphiné et Aquitaine). Cependant les Houillères ne peuvent couvrir les besoins générés par la reconstruction. L’importation apparaît indispensable mais les pays fournisseurs, notamment européens, connaissent la même pénurie.